This story has happened before, it will happen again.

Encore un billet plein de spoilers, donc... Si vous n'avez pas vu l'épisode final de Galactica, passez votre chemin parce que c'est de ça que je vais parler.

Il y a près de 5 ans, je publiais sur Cynarhum un message en forme de coup de gueule sur une repompe que je trouvais assez éhontée. Le message concernait la série Wolf's Rain et vous pouvez encore passer votre chemin, là aussi. Sinon, allez le lire in situ.

Des années plus tard, je découvre Galactica, et immédiatement se pose la fameuse question : s'ils arrivent sur Terre, à quelle époque ça sera ? Trois possibilités : le présent (déjà vu dans Galactica 1980), le futur, ou le passé. Le futur a été plus ou moins abordé dans l'épisode "Révélations", où ils découvrent l'ancienne Terre. Il restait la possibilité du passé. Comme j'avais été assez marqué par cette histoire sur Wolf's Rain, je m'étais immédiatement mis en tête que s'ils arrivaient dans un passé lointain de la Terre, ça serait la nôtre, et ils la coloniseraient, et on nous apprendrait ainsi que nous sommes tous leurs descendants. Bon, ben ça n'a pas raté...!

Ron D. Moore avait déclaré dans une interview il y a quelques semaines qu'il voulait une "fin choc" et originale, et qu'il était déçu de ne pas avoir pensé à la fin des Sopranos, pour plaisanter. Dans le même esprit, une discussion récente avec un ami m'a appris que RDM avait l'intention de terminer sa série DS9 sur la destruction de la station éponyme, projet qu'il avait dû abandonner parce que Babylon 5 s'était terminé dans des circonstances similaires - et Dieu sait combien RDM voulait éviter de donner matière à débattre aux fans de l'une ou l'autre série à propos de leurs nombreuses similitudes. Pourtant, B5 se terminait sur un caméo de l'auteur de la série, JMS. Et BSG se termine sur un caméo de l'auteur de la série, RDM. Premier point : finalement, ça ne le dérangeait pas tant que ça, de finir sur des hommages à d'autres oeuvres...?

Mais bien entendu, ce n'est pas la plus frappante des similitudes avec une autre oeuvre. Comme mentionné plus haut, le concept entier de la fin semble repris de Gall Force - Eternal Story, film d'animation sorti en 1986 au Japon. Je reprends donc : deux races (monstres contre femmes) qui se battent depuis des siècles, création d'un hybride entre monstres et femmes qui devient un "homme", destruction des deux races, crash sur la Lune, et les deux survivants vont sur la Terre du passé et deviennent Adam et Eve. Le rêve créationniste passé à la moulinette de la science-fiction-bouillabaisse japonaise : délire.

La version Galactica ? Deux races (robots contre humains) qui se battent depuis des décennies, création d'un hybride entre robots et humains qui deviendra la future mère de l'humanité, destruction d'une des races, arrivée sur la Terre, et les survivants renoncent à la technologie pour se mêler aux populations préhistoriques locales. Le rêve évolutionniste passé à la moulinette d'une science-fiction intelligente et posée : bien vu, mais... Pas si original que ça, finalement, non ?

Il y a peut-être d'autres exemples, peut-être Gall Force est-il même pompé sur une autre oeuvre antérieure, après tout je commence à lire un livre de Christopher Priest dont le sujet[1] me semble, vous l'aurez sans doute remarqué vous aussi, repris de Galaxy Express 999... Paru quelques années avant. Coïncidence ou pas ?

Je ne sais pas, moi, monsieur, ne tirez pas sur le messager... Mais alors que Wolf's Rain m'avait particulièrement énervé dans la repompe, ici j'ai presque senti cela comme une coïncidence, la rencontre des grands esprits. Et j'ai donc pleinement profité de l'ensemble du final de la série, grandiose à tous points de vue, et dont les images me hantent encore l'esprit vingt quatre heures après leur découverte. Je pense qu'on en parlera encore avec intérêt dans les années à venir.

Maintenant, si vous voulez commenter le dernier épisode, n'hésitez pas à le faire ici ! Les spoilers sont autorisés, bien sûr. (Et j'ai repris les images de Galactica du blog de Mo Ryan sur le Chicago Tribune, merci.)
 1. Un homme gagne un "billet" pour une opération qui le rendra immortel dans une clinique au bout du monde, et entame un voyage intérieur autant qu'extérieur pour savoir si cela en vaut la peine (in La fontaine prétrifiante)