Professeur Layton et le château de Cagliostro

Note : cet article daté de 2011 était censé être illustré, mais voilà, je n'en ai eu ni le temps, ni la motivation. Donc je le republie ici, là où il était censé être. Quant à Naologismes, je reste fier de ce joli blog que j'ai maintenu pendant des années. Après mon article sur Princesse Arete, cependant, je me suis bien rendu compte que mes propres exigences pour publier un nouveau post étaient devenues trop élevées, et j'en suis resté là, me concentrant sur l'écriture de Wedge principalement. Voilà, cet article est donc là parce qu'il a toujours eu vocation à y être ! À bientôt pour de nouvelles aventures...

Je viens de me payer une séance du film du Professeur Layton (Eternal Diva), et je me suis régalé. Je n'ai jamais joué aux jeux mais l'univers m'intriguait, je me suis donc dit que ça serait une bonne porte d'entrée sur celui-ci. Je crois que j'ai fait le bon choix, je recommande chaudement ce petit spectacle.

Pourtant, pendant tout le film, je n'ai pas pu m'empêcher d'être titillé par un détail, et ce dès les premières minutes. Je sentais au fond de moi l'influence de Miyazaki, et particulièrement de ses premières oeuvres.
J'aurais dû me douter que chez Level 5, les auteurs des jeux Layton, ils étaient fans de Ghibli puisqu'ils ont collaboré avec eux sur le jeu Ni no kuni. Mais même en regardant le générique de fin, un nom de studio m'a sauté aux yeux. Parmi les intervallistes ainsi que les décorateurs, on remarque la présence du studio Telecom Animation, une filiale de la TMS chez laquelle Miyazaki a fait ses premières armes comme réalisateur -- notamment Sherlock Holmes et... Lupin 3. Bougre de bon sang ne saurait mentir, me voilà sur une piste.

Alors pour la suite, je ne vais pas me repasser les deux films au ralenti mais je vais tenter de me souvenir à peu près de ce qui m'est venu à l'esprit.

Au tout début, Layton est avec ses amis à bord d'une voiture rétro minuscule, et arrive dans une ville typiquement "vieille Europe" au bord de la mer. Ça, c'était dans le Lupin ! Layton va vite se retrouver prisonnier sur un bateau à devoir y résoudre des énigmes. On y fait la connaissance d'un inspecteur de Scotland Yard (non, ce n'est pas Zenigata, ou presque), visiblement increvable et que rien n'arrêtera dans tout le film. Un comic relief qui rappelle franchement un mix entre Jigen et Zenigata, encore du Lupin donc.

Après quelques péripéties, le voici sur une île déserte, à se prendre un peu de bon temps sur la plage puis, poursuivi par des loups, il s'enferme dans une cabane où il trouve divers outils de bricolage et se fabrique en quelques minutes... Un autogire ! C'est-à-dire un hélicoptère miniature à l'air libre. Là, c'est carrément plus fort que McGyver. Ce qui nous intéresse, c'est qu'il s'envole ainsi en compagnie de son apprenti et de son invitée, en direction d'un château. N'en jetez plus, la coupe est pleine : les autogires, ça ne court pas les rues, et où est-ce qu'on en voit un, déjà..? Ah oui, dans Cagliostro. Lupin ! Plus fort encore, au moment d'atterrir, l'animation, très réussie par ailleurs, rappelle une nouvelle fois le style Miyazaki/Kondô dans sa dynamique.

Bon allez, on va finir par y entrer dans ce château... Après une dernière énigme, une jolie participante est enlevée (Lupiiin !) par le "méchant", Descole, qui se trouve être masqué et costumé, avec une cape très classe. Comme Cagliostro ! Lupiiin ! Layton se précipite pour la libérer (Lupin !), et quelques minutes plus tard, après avoir démêlé les fils astucieux de l'intrigue, notre méchant s'intéresse finalement à l'invitée de Layton. En effet tenez-vous bien, son but caché était de ressusciter une ville endormie sous leurs pieds. Cagliostro voulait faire de même pour en récolter le trésor, Descole quant à lui cherche à leur voler le secret de l'immortalité. Il a déchiffré un vieil emblême (Lupin !) et compris qu'il devait associer son intelligence et la mémoire de la jeune fille (comme le mariage dans Lupin), afin de déclencher le processus de résurrection. Lupin Lupin Lupin Lupiiiiin ! (Lancer ici la musique jazz.)

Bon, il n'est pas question ici de sacrifice, mais la jeune fille se plie à la requête, entame une chanson pendant que le méchant masqué joue de l'orgue (j'ai l'impression d'avoir vu cet orgue dans Cagliostro mais je n'en mettrai pas ma main au feu). Et là, paf ! Raté, ça ne marche pas. Lupin, m'entends-tu ? S'ensuivent quelques scènes d'action d'un bel acabit, où l'on retrouve l'apprenti en train de courir sur les rouages d'un robot géant en s'inspirant visiblement de la légèreté de Lupin lui-même sur les toits du château de... Cagliostro. À ce stade du film, la coupe a débordé depuis vingt minutes, on patauge dans l'eau et on sourit bêtement en constatant que la formule marche bien sur ce film.

Alors bien sûr, Lupin, pardon Layton, finit par entamer un duel avec Descole au sommet du robot mécanique. Je précise "mécanique" parce que dans Cagliostro, il y avait un duel similaire au sommet de la tour du château, sur les rouages de l'horloge géante. Descole finit par chuter avant de voir son rêve se réaliser. Cagliostro, de son côté, s'était fait écraser dans une scène mémorable entre les deux aiguilles de l'horloge, là aussi quelques secondes avant l'apparition de la ville. Et dans les deux films, c'est pareil : la ville était engloutie au fond de l'eau (style genre on n'avait pas remarqué les ruines sous l'eau, hein ? On n'avait pas que ça à fiche, non plus ?), et dans les deux cas, il n'en ressort que des ruines délavées. Les rêves brisés du méchant qui de toute façon n'est pas là pour le voir, et la joie pour le héros d'avoir sauvé la demoiselle en détresse. Tiens, d'ailleurs Layton dit à un moment donné du film que c'est le rôle de tout gentleman que de sauver ladite demoiselle. C'est un peu ce que Lupin dit aussi dans Cagliostro, sans compter que son illustre grand-père se qualifiait déjà de gentleman.

Bon, je saute l'épilogue et j'en arrive directement au générique de fin, qui montre des plans séquence de tous les personnages du film et de ce qui leur arrive. Ca rappelle un peu Nausicaä, et surtout Totoro, bien que ça ne soit pas non plus particulièrement original. Mais bon, quand comme je l'ai dit on voit s'afficher le nom de Telecom dans les crédits juste en dessous, le doute n'est plus permis...

Et donc, à ce stade du film, je me suis dit que tous ceux qui avaient vu les deux films avaient dû se jeter sur leur clavier pour en faire un comparatif. Je n'ai rien trouvé de tel, juste une seule et unique référence à Cagliostro dans une courte critique de Layton.

Mes amis, je crois que la culture, c'est comme la confiture, plus le temps passe et moins il y en a.
 

La princesse et le miracle

Samedi dernier, Argenteuil. Soirée spéciale avec diffusion de Princesse Arête et Mai Mai Miracle, en présence de leur réalisateur, Sunao Katabuchi, un ancien du studio Ghibli. En tant que fan furieux d'Arête (sur lequel j'aurais tant à dire, mais toujours autant de flemme), je me devais d'y être.



18h15, toujours rien, la billetterie est en panne et le film précédent est en retard. Il y avait une trentaine de personnes à tout casser (c'est peu, et surtout des enfants venus avec leurs parents, aucun impact des sites spécialisés japanime), Katabuchi était présent dans la file, avec Ilan Nguyen et le sympathique organisateur du festival. Milady est allée se taper la discute avec eux (parce que chuis timide et que j'aurais pas osé sinon), et je l'ai rejointe. Le film commence vers 18h30...

Moi j'étais venu pour voir une copie 35mm du film, que ce soit en français ou en anglais, ou même en raw, m'en fichais pas mal. Au final, "On n'a pas pu avoir les bobines, donc on vous a fait un DVD"... Ah ouais, super. Donc au final, on a fait une heure de route pour voir une image est très nettement inférieure au fansub anglais (!!) qu'on trouve en deux secondes sur tokyotosho, avec une bande bleue à droite de l'écran qui gênait[1], bref ça commençait mal... En plus, ils ont mis trois plombes à trouver le bouton Play du DVD (sic, l'interface était visible à l'écran), le film a commencé sans le son (!) et en 4/3 (image compactée), ils l'ont ensuite relancé en 16/9 mais sans les sous-titres, puis finalement ils ont pensé à monter le son et à remettre les sous-titres... Environ 2mn du film étaient passées, et il ne leur est pas venu à l'esprit de remettre le film au début, bien sûr.

Ensuite, régulièrement pendant le film, on voyait apparaître un timecode (si si, comme si on ouvrait un fichier SRT en texte...), avec le sous-titre suivant qui se retrouvait mélangé avec le précédent (et donc, pas de sous-titres pour la phrase suivante). Le pompon, c'est au milieu du film quand tout d'un coup un sous-titre s'est bloqué pendant une conversation... Moi je me concentrais pour écouter la VO et essayer de traduire en temps réel à Milady (euh pas facile quand même...), quelqu'un derrière a gueulé "ça marche plus !", puis c'est revenu... Franchement, ça sentait le travail d'amateur (dans le mauvais sens du terme) de long en large. Triste constat, le film n'a pas eu le centième du traitement royal qu'il méritait...

À la fin de la séance, ma voisine s'est exclamé, "Ouf, c'est pas trop tôt !"... Une bonne partie du public s'est éclipsée avant même les questions au réalisateur. Il faut croire que Princesse Arête ne fait pas l'unanimité, mais qui ça surprendra, dans des conditions pareilles...? En fait, la majorité du public était composée de parents qui emmenaient leurs enfants voir un film avec une princesse. J'ai pas osé les prévenir avant la séance parce que vu qu'il n'y avait déjà pas grand-monde, je voulais pas que la salle soit désertée, et autant laisser une chance aux enfants de voir un putain de chef-d'oeuvre...

- Bon, ensuite les questions au réal... Avec Ilan Nguyen à la trad'... Quelques questions intéressantes du public, une question d'un otaku barbu qui était visiblement obnubilé par un syndicat d'animateurs (je vois pas le rapport), quelques questions de moi aussi...

D'abord une question compliquée... Pourquoi le film est-il si différent du bouquin original, qui était une oeuvre ouvertement féministe ? On a l'impression que le film est post-féministe, que l'on accepte de facto que la femme est forte, et qu'on s'intéresse plutôt à la condition de l'emprisonnement. Arête est prisonnière de son père puis du magicien Boax ("Boox" en VO STF, on sent la profondeur du travail de recherche), la grenouille est prisonnière de son corps d'humain et n'aspire qu'à redevenir grenouille (ça j'ai oublié d'en parler au moment où j'ai posé la question par contre), ou encore Boax qui est prisonnier de ses 2-3 tours de magie alors qu'il aimerait pouvoir en connaître plus mais que c'est impossible.

Il a répondu que le projet n'était pas de lui à la base, et qu'il avait repris le film en main pour essayer de le sauver[2] En écrivant le scénario, il s'est posé la question de savoir comment un homme pouvait adapter une oeuvre féministe. Il a donc décidé de partir sur autre chose, non pas l'état d'emprisonnement comme je le pensais, mais quelque chose de plus général dans son oeuvre, le fait de chercher un sens à sa vie. Il est vrai qu'Arête redevient "normale" en se souvenant du jour où elle a montré avec conviction qu'elle croyait qu'elle avait un sens. Boax, lui (d'après Katabuchi), est persuadé que sa vie a un sens, mais Arête va lui prouver que non et il va découvrir ses désillusions.
Je vous avouerai que je préférais mon interprétation, mais pourquoi pas. Dans le film suivant, la thématique de "l'imagination qui permet de s'enfuir d'une vie déprimante" revient également au tout début (en fait c'est même le concept de base de la première demi-heure, jusqu'à ce que le film s'embourbe).

À la fin, j'ai posé une question naïve mais finalement bienvenue : "Au final... Vous êtes content de votre film ?" -- Et là il est parti sur une longue réponse pleine de passion. Il a répondu qu'il avait revu ce soir le film pour la première fois depuis des années, et que ça l'avait surpris. D'un côté, il passait son temps à pester contre des défauts de réalisation selon lui ("j'aurais dû mettre plus d'herbe dans ce plan", par exemple), mais de l'autre, il pense que le film voit juste dans son propos. Je suis totalement d'accord avec lui -- en fait, j'aurais même tendance à dire que c'est quelque chose qu'on ne retrouve pas dans un Mai Mai Miracle à la thématique moins claire.

- Bon, après, court entracte, me suis retrouvé seul devant Katabuchi à essayer de lui dire en japonais qu'il était un de mes réal préférés, je suis parti (je sais pas pourquoi, le trac ?!) sur le fait que mon autre réal préféré était Shigeyasu Yamauchi, "Vous connaissez ? - Non, jamais entendu parler... - Ah bon... Pourtant il a travaillé chez Mad House...[3] - Oui mais vous savez, Mad House c'est très compartimenté." Bon, je suis rentré un peu bête de m'être rappelé à quel point je suis nul en oral en japonais, et en prime j'ai raté le début de MMM.

- MMM je vais la faire court : la copie du film était nickel, rien à redire sur quoi que ce soit, c'est juste que le film ne raconte rien de très intéressant... La séance de questions par la suite a expliqué un peu. Le bouquin d'origine est assez fidèlement adapté contrairement à Arête, il est constitué en grande partie d'anecdotes sur la jeunesse de l'auteur (Nobuko Takagi). Le film se déroule à Hôfu en 1955. Il y avait dans la salle un journaliste d'Hôfu qui venait faire un reportage sur la diffusion, c'était marrant. Katabuchi a beaucoup parlé de la ville, notamment du fait qu'elle avait une dizaine de cinémas maintenant, et plus qu'un aujourd'hui, il a parlé du fait que son grand-père tenait un cinéma et qu'il allait souvent voir les films en cachette (avec l'histoire de la tortue, c'est l'une des deux anecdotes "tranche de vie" du film qui viennent de Katabuchi lui-même et non de Takagi), etc, etc. Enfin bref c'est très intéressant mais ça m'a pas vraiment touché je dirais...[4]

Mai Mai, ça parle donc de l'amitié d'une bande de copains/copines, qui se retrouvent dans des situations comiques (les deux filles qui mangent des bonbons alcoolisés, la scène la plus drôle du film, mais qui paradoxalement nous apprend que la mère d'une des deux filles est morte, contrairement à ce qu'on pensait), et les mettent face à des drames plus ou moins grands : la mort d'un poisson rouge (qui ressuscite à la fin, cherchez pas à comprendre, il a envoyé en touche quand quelqu'un a posé la question), la mort du père d'un des personnages (la scène où son fils cherche à le venger est touchante), puis d'encore un autre personnage, puis le déménagement de l'héroïne... Arrivé à la fin du film, j'avais l'impression d'avoir surtout vu des enfants confrontés à la dureté de la vie, et qui s'en échappent par l'imagination (constants flashbacks de 1000 ans dans le passé où les personnages se mettent en scène). Idée inspirée par le débat sur Arête, évidemment...
Que dire d'autre ? Katabuchi lui-même reconnaît que son film a fait un bide au Japon. Il est sorti dans un nombre de salles ridicules (vous vous souvenez du sort réservé au Tenkai ?), et il compte beaucoup sur le bouche-à-oreille pour la survie du film dans les circuits.

Quant à moi j'ai posé cette question pendant le débat (et juste ça parce que je voulais pointer du doigt toutes les références à Arête[5] mais il faut pas trop pousser quand même, j'en demandais beaucoup à Ilan) : le fil, qui entre parenthèses est techniquement super réussi, ressemble à s'y méprendre à une production Ghibli. En plus de ça, il y a une scène (la petite soeur qui est perdue et qu'on cherche à retrouver) qui rappelle Tonari no Totoro (avec en plus le fait que les petits s'inquiètent pour leurs parents), il y a le côté "tranches de vie nostalgiques" qui rappellent Omoide Poro Poro... Est-ce que le fait de revenir à un style Ghibli représente pour vous une manière de montrer votre propre nostalgie ? (Je voulais aussi parler du fait qu'il y avait beaucoup de points communs avec d'autres films "inspirés graphiquement de Ghibli" sans être des Ghibli, comme Junkers Come Here! ou Ushiro no shômen daare...)
Réponse, donc : "Non, pas vraiment. En fait c'est plutôt une référence à la série Heidi de Takahata. A la fin du dernier épisode, Heidi reçoit une lettre de Clara qui lui annonce qu'elle a réussi à courir[6]. J'ai voulu faire un film qui raconte une histoire d'amitié comme dans Heidi, et qui se termine par les enfants qui courent, parce que ça m'a frustré de ne pas la voir courir." Parfois, il suffit de peu... ;)



Voilà, pour le reste il y a eu d'autres infos intéressantes mais je n'ai pas pris de notes, et j'ai un peu oublié.
Après la fin du débat (il était 23h passées, le film avait pris beaucoup de retard, ayant commencé à 21h), je suis retourné voir Katabuchi pour me faire dédicacer mon livre d'Arête (qui est super moche, mais c'est pas grave, j'avais pas le CD sur moi), et il nous a gentiment offert, à Milady et moi, les deux badges Mai Mai qu'il avait montré pendant le débat en expliquant que c'étaient des fans japonais qui avaient "spontanément" fabriqué et offert ces badges pour aider à la promotion du film après l'avoir vu. Merci monsieur pour cette belle soirée stimulante ! :sumanai:
 1. Vous voyez ces vieilles K7 Sécam transcodées d'autre chose ? C'est pareil.
 2. Pour ceux qui ne savent pas, la gestation du film a duré 8 ans, soit peu ou prou celle de Kamui no ken qui est un autre exemple connu de naufrage. D'après le site officiel, Katabuchi a découvert le livre (assez quelconque soit dit en passant) en 1989, à l'époque où il travaillait sur Kiki en compagnie d'Eiko Tanaka et Kôji Morimoto, rencontre qui les poussera à monter le studio 4°C. M'est avis que le projet fut d'abord poussé par Eiko Tanaka, la productrice.
 3. En fait c'était l'année dernière... Cette année il a travaillé pour JC Staff et David Productions.
 4. J'envisage quand même d'acheter le Blu-Ray, mais plus pour encourager le film que par conviction. J'entends par là que je trouve scandaleux qu'Arête, lui, ne soit toujours pas disponible en DVD ou BR en France, ni en BR au Japon...
 5. (1) Une jeune fille qui sort de la déprime par le pouvoir de l'imagination, (2) Des enfants qui construisent un barrage et forment un lac artificiel, (3) Les météorites...
 6. Le pire c'est que je m'en souvenais, de cette scène... Sic.
 

Deux mythes s'effondrent : féministes s'abstenir...

(Edit : lien direct vers le premier message mentionnant les repompes de Yôko Kanno)

Merci à Skippy qui a dirigé Arion à me diriger vers une page Wikipedia Japon qui m'a dirigé vers une page du journal de production de Strange Dawn qui m'a dirigé vers une information amusante : Michiko Yokote, la fameuse scénariste de Hades Jûnikyû et du Tenkai, n'est qu'un prête-nom pour un trio de scénaristes. Sic ! Voilà donc qui explique l'incroyable propension de Yokote à travailler sur 300 séries à la fois... Je vais laisser la parole au groupe et traduire cet extrait du journal :

« 18 décembre 2000 (sic). "Michiko Yokote" est un groupe de trois personnes qui s'occupe du management, du scénario et des dialogues.
Je ne me souviens pas l'avoir jamais caché, même si en même temps je ne l'ai jamais crié sur les toits non plus. Ce qui surprend le plus les gens, c'est d'apprendre que trois personnes travaillent en même temps sur un scénario. Je vais vous expliquer comment ça marche. "A" s'occupe de trouver les travaux à faire. Comme notre groupe n'avait pas de nom au départ, nous avons commencé naturellement à utiliser le vrai nom d'A, Michiko Yokote, pour nous représenter. Honnêtement, si nous avions su dès le départ que nous travaillerions toujours ensemble au bout de tant d'années, nous aurions définitivement choisi un vrai nom de plume !

"A" communique principalement par mail et par téléphone. Quand elle se rend à un premier rendez-vous, elle y va seule, et les clients croient souvent au premier abord qu'elle est la scénariste. "B" et "C", les deux autres membres du groupe, ne se déplaçent que pour les réunions importantes. "A" étant à la fois superviseur et productrice de notre travail, s'enquiert avant tout de connaître le contenu de l'oeuvre sur laquelle nous allons travailler, ainsi que les délais de production. Elle transmet ensuite ces informations à "B" et "C". "B" se met au travail sur un synopsis, et il est rare que "C" intervienne à ce stade. Tout ce qui concerne la base de départ du travail est sous la responsabilité unique de "B", qui transmet ensuite son synopsis à "A" et en discute avec elle (puis "A" en discute peut-être avec le client, je n'en suis pas certain). Une fois que le synopsis est bien "digéré", "C" entre dans la danse. Sa spécialité : l'écriture des dialogues. »

J'ai traduit à peu près la moitié du texte explicatif... Le reste se trouve ici. Je traduirai la fin sur ce topic dès que j'aurai un peu de temps libre... (Et si je n'oublie pas ! ;))
 

Des fesses, des fesses, oui mais des artistiques !

J'ai pris une demi-heure et j'ai regardé de larges extraits de mes DVD de Cleopatra et Belladonna, les films semi-érotiques produits par Osamu Tezuka en 1970 et 1973. Verdict ?

- Cleopatra est une farce dans le plus pur style Tezuka, bourrée d'anachronismes, qui raconte à sa manière l'histoire entre Cléopâtre et César. L'animation et le graphisme sont très datés, mais il y a quelques jolies scènes, et des séquences entières très originales, notamment une "parade" où l'on voit défiler des grandes oeuvres (la Maja nue, le Penseur de Rodin, etc), animées façon Gotlib et son bric à brac. La musique est superbe ! Typiquement dans le style du début des années 70, entre le post-Beatles et le Gérard Manset du premier album (salut Damien ;)).

- Belladonna n'est quasiment pas animé ! C'est une succession de plans fixes. Mais d'une beauté...!! Exit le style Tezuka donc, c'est un style réaliste shôjo auquel nous sommes invités. L'influence d'un artiste occidentale est claire (tout comme le scénario librement inspiré de "La sorcière" de Jules Michelet), mais je ne saurais vous dire laquelle. Klimt ? Non, c'est moins évolué que ça quand même. Les scènes animées sont très oniriques, tout comme les dessins. A se damner ! Et je suspecte Tezuka d'avoir inventé, comme à peu près tout le reste dans le manga et l'animation japonaise, le fameux concept des tentacules pour contourner la censure des sexes masculines... Et ici, point de violence Urotsukidôji-esque, non, tout est dans le fantasme. La musique obtient la même mention que pour Cleopatra. Encore une fois dans ce même style magnifique... Beaucoup de chansons là aussi, on oscille aux alentours de l'enka de Meiko Kaji, re-découverte dans Kill Bill.

Bref, un achat qu'il est difficile de regretter pour un passionné de l'histoire de l'animation...!
 

Versailles no bara, tu ne sais pas pourquoi, tu regardes çaaaaa...

La série de Lady Oscar va être adaptée en film animé par la Tôei prochainement (Tôei, hum... pitié, pas de charcuterie ce coup-ci !)

Staff :

Réalisateur : Eisaku Inoue (directeur de l'animation sur One Piece et surtout Saint Seiya : http://ency.cyna.fr/staff-18.html)
Character-design : Miho Shimogasa (Gravitation, Sailor Moon Super S, Ultra Maniac, Powerpuff Girls Z)

Seiyû (je vous donne les liens ANN pour les gros rôles) :

Oscar : Sanae Kobayashi
André : Toshiyuki Morikawa (Griffith -Berserk- ; Theseus -Tenkai-) (fiche enCyna)
Marie-Antoinette : Ayako Kawasumi
Louis XVI : Kenji Nojima
Fersen : Kazuhiko Inoue
Rosalie : Mamiko Noto (Shimako - Marimite 1 et 2)

Jeanne : Akiko Yajima (Riku -Blood+-)
Comtesse du Barry : Kujira (Orochimaru -Naruto-)
Madame de Polignac : Masako Katsuki (Tsunada -Naruto- ; Sailor Neptune)
Girodet : Takahiro Sakurai (Ichitaka -I's- ; Shiryû -Hades Meikai- ; Takamine Kiyomaro -Gash-) (fiche enCyna)
Alain : Rikiya Koyama (Hideo -Gits Alone- ; Takamura Mamoru -Hajime no Ippo- ; Noein -Kuina-)
Bernard : Hikaru Midorikawa (Tamahome -Fushigi Yugi- ; Yuy -Gundam Wing- ; Kaiba -Yugioh- ; Zelgadis -Slayers- ; Tôma -Tenkai-) (fiche enCyna)

Bon, au moins, on a du seiyû et un réalisateur avec pas mal d'expériences, c'est déjà ça :)

Osamu Dezaki et Michi Himeno ne semblent pas être de la partie :/ ... plus d'infos une prochaine fois.

D's©
Merci à Heiji-same de MANE pour l'info de base. Voir les posts de Nao plus bas pour plus d'infos.
 

Le panier de la ménagère

Je n'ai pas trop le temps de m'intéresser à l'actu anime/manga en France en ce moment, il faut dire qu'avec la quantité de trucs qui sortent, c'est pas non plus des plus évidents... Enfin, je viens de faire un tour sur CDiscount et d'autres sites, et j'en suis ressorti avec le panier plein. Argh. Et quelques perles dont je n'aurais jamais imaginé qu'elles sortent un jour en France !! (Déjà que la semaine dernière j'ai été surpris de voir que Key the Metal Idol était sorti ici...)
Phénix, l'oiseau de feu est le film Hi no tori 2772 Ai no Cosmozone dont je vous avais déjà entretenu par exemple ici. Le DVD japonais était formidable, espérons que le français soit du même acabit ! Déjà, il a l'air rempli de bonus... Youpi.
Osamu Tezuka a droit à un DVD français obscur qui reprend 8 de ses courts-métrage... Et pas n'importe lesquels : le fabuleux "La légende de la forêt" (qui se trouvait uniquement en VHS américaine il y a encore quelques années), les excellents "Jumping" et "Broken down film", d'autres vieilleries encore, mais aussi (et surtout ?) deux moyens-métrage que je n'avais pas encore eu le temps de me payer en DVD japonais (et j'ai visiblement bien fait), "Pictures at an exhibition" et "Aru machikado no monogatari", son tout premier court. Trouvé également sur DiscountManga.
Dans la série "trucs obscurs que je suis seul à aimer", EatMan débarque avec les deux séries TV (l'originale et la 98) en un seul coffret. Pas la peine d'en rajouter, c'est une sorte de mélange entre Trigun et Cowboy Bebop, avec des moyens beaucoup plus limités, et de très bonnes musiques. (Regarde si y'a personne autour) Et c'est très bien pour briller dans les soirées : "CB ? Pff, c'est nul comme série, ils ont tout repompé sur EatMan qui était bien meilleur..."
Encore plus ancien, Dirty Pair alias Dan et Danny pour les beaufs. Un coffret qui reprend les films... Euuuh... Même s'il n'y avait que Project Eden dessus, je l'aurais déjà conseillé. C'est d'ailleurs ce qui s'est fait de mieux dans l'univers Dirty Pair, avec une bande-son dans le style City Hunter mais en mieux. Si, si. Les vieux briscards se souviendront que c'est un film qui a "tourné" dans la communauté au début des années 90, une de ces petites perles rares dont on était encore plus heureux de trouver une version fansubbée... Oui, vous savez, à cette époque où les fansubs, c'était des cassettes vidéo de 27ème génération aux sous-titres illisibles... Ah, à l'époque au moins, on faisait bien les choses !
Haibane Renmei à pas trop cher : ça, c'est bien !
Enfin, à sortir la semaine prochaine, Hikari no densetsu, à savoir Cynthia en VO STF. La VF était d'excellente qualité (Laurence Crouzet oblige), mais je ne doute point que la VO sera encore meilleure. L'une des plus belles oeuvres de Tomomi Mochizuki (Orange Road "Ano hi ni kaeritai", Umi ga kikoeru)...

A vos puces, prêts ? Payez !
 

Gundam a encore de beaux restes.

Pour les curieux du staff (c'est à dire moi, deux castors et un ornythorinque qui traîne dans le coin), je viens de jeter un oeil au premier film de Zeta Gundam (joliiiies les nouvelles scènes... et le générique de début est original et bien fichu), et surtout au générique de fin : parmi les nombreux animateurs, on trouve Michinori Chiba, un des animateurs emblématiques de la nouvelle génération Saint Seiya...... (dessinateur notamment du générique de début de Hadès 2002 :classe:)
On y trouve aussi Ken Ôtsuka : idem ! Ainsi que Kazuya Tsurumaki (Nadia, Evangelion...), Shûkô Murase (le dessinateur des plus beaux épisodes des Samurai Troopers, qui s'est fourvoyé ensuite sur le chara-design de Gundam Wing, Street Fighter II, Vampire Hunters...), Tsukasa Dokite (designer de Dirty Pair)... Bref du joli monde ^_^

J'apprécie qu'ils aient aussi crédité le staff des épisodes utilisés dans le montage du film... Ce qui permet de remarquer que le storyboard et la mise en scène du début et de la fin du film sont signés de Yasuhiro Imagawa (Giant Robo :classe:)... Et j'avais oublié les futures stars de l'époque : Design Works par Mamoru Nagano (Five Star Stories), direction de l'animation générale pour les méchas : Yorihisa Uchida (Guy, Metal Jack)...
Désolé, c'était juste pour le vicieux mais si bon petit plaisir de citer trois milliards de noms que j'ai déjà cités trois milliards de fois auparavant.
 

Je suis un romangeeeeeek...

Tiens, ça fait longtemps que je l'avais pas utilisé ce logo... Vu que je l'aime bien, j'vais parler de choses en rapport, non ? Alors quoi de neuf chez le Nao qui ne lit quasiment plus de mangas ? Je viens de terminer la lecture du tome 7 de Gen d'Hiroshima, toujours aussi imposant. Rien à dire, si vous êtes réfractaires au graphisme vieillot de cette oeuvre je vous plains sincèrement. Dans le genre "ni trop indé ni trop grand public", lisez aussi Japon, recueil de petits récits sur le Japon (manga et BD française) par des artistes qui ont tous le cul bordé de nouilles et une carrière qui en impose, dont deux de mes chouchous : Joann Sfar et Aurélia Aurita. Youhou.
Jojo tire sa révérence en France avec son volume 46 (au cas où vous ne l'auriez pas remarqué). Pour l'occasion, ils ont publié les premiers chapitres du volume 47 à la fin du 46, histoire de terminer complètement la saison 4. Je suis assez triste de voir s'achever le seul manga "régulier" que j'ai continué à suivre au fil des ans, mais les ventes n'ont probablement pas suivi sur la longueur. Dommage. Les premiers volumes de la saison 5 sont trouvables en scanlation sur le Net. Pour la fin de cette saison, va falloir ressortir les dicos de japonais... Idem pour la saison 6, mais elle semble n'être que l'ombre des précédentes sagas.
Scandale dans les chaumières : personne ne m'avait signalé que Princesse Sarah, daube animesque par excellence et l'une des meilleures bandes son de tous les temps (juste un poil derrière Saint Seiya, quand même), est sorti en double-CD audio cette année. Un oubli à réparer ici de toute urgence. Vaut mieux ça que le CD drama de Saint Seiya, non ?
Ce qui me donne la transition idéale pour le scoop-de-la-mort-qui-tue (ça c'est juste pour embêter nico), avec le retour en grande pompe des téléchargements-exclusifs-à-Cyna™ (ouais, enfin, chopés sur 2ch, et lecture approfondie du topic pour trouver le password qui était sous-entendu par un indice, scrogneugneu), sous la forme du nouvel épisode du radio drama : http://hades.cyna.net/aquarius.mp3 (2,2mo) vous emmènera gaiement vers les profondeurs du nouveau doublage. Avec quand même toujours Nobutoshi Canna dans le rôle de Camus, et ça c'est bien (mangez-en quand même un peu).
C'est tout pour aujourd'hui.