Professeur Layton et le château de Cagliostro

Note : cet article daté de 2011 était censé être illustré, mais voilà, je n'en ai eu ni le temps, ni la motivation. Donc je le republie ici, là où il était censé être. Quant à Naologismes, je reste fier de ce joli blog que j'ai maintenu pendant des années. Après mon article sur Princesse Arete, cependant, je me suis bien rendu compte que mes propres exigences pour publier un nouveau post étaient devenues trop élevées, et j'en suis resté là, me concentrant sur l'écriture de Wedge principalement. Voilà, cet article est donc là parce qu'il a toujours eu vocation à y être ! À bientôt pour de nouvelles aventures...

Je viens de me payer une séance du film du Professeur Layton (Eternal Diva), et je me suis régalé. Je n'ai jamais joué aux jeux mais l'univers m'intriguait, je me suis donc dit que ça serait une bonne porte d'entrée sur celui-ci. Je crois que j'ai fait le bon choix, je recommande chaudement ce petit spectacle.

Pourtant, pendant tout le film, je n'ai pas pu m'empêcher d'être titillé par un détail, et ce dès les premières minutes. Je sentais au fond de moi l'influence de Miyazaki, et particulièrement de ses premières oeuvres.
J'aurais dû me douter que chez Level 5, les auteurs des jeux Layton, ils étaient fans de Ghibli puisqu'ils ont collaboré avec eux sur le jeu Ni no kuni. Mais même en regardant le générique de fin, un nom de studio m'a sauté aux yeux. Parmi les intervallistes ainsi que les décorateurs, on remarque la présence du studio Telecom Animation, une filiale de la TMS chez laquelle Miyazaki a fait ses premières armes comme réalisateur -- notamment Sherlock Holmes et... Lupin 3. Bougre de bon sang ne saurait mentir, me voilà sur une piste.

Alors pour la suite, je ne vais pas me repasser les deux films au ralenti mais je vais tenter de me souvenir à peu près de ce qui m'est venu à l'esprit.

Au tout début, Layton est avec ses amis à bord d'une voiture rétro minuscule, et arrive dans une ville typiquement "vieille Europe" au bord de la mer. Ça, c'était dans le Lupin ! Layton va vite se retrouver prisonnier sur un bateau à devoir y résoudre des énigmes. On y fait la connaissance d'un inspecteur de Scotland Yard (non, ce n'est pas Zenigata, ou presque), visiblement increvable et que rien n'arrêtera dans tout le film. Un comic relief qui rappelle franchement un mix entre Jigen et Zenigata, encore du Lupin donc.

Après quelques péripéties, le voici sur une île déserte, à se prendre un peu de bon temps sur la plage puis, poursuivi par des loups, il s'enferme dans une cabane où il trouve divers outils de bricolage et se fabrique en quelques minutes... Un autogire ! C'est-à-dire un hélicoptère miniature à l'air libre. Là, c'est carrément plus fort que McGyver. Ce qui nous intéresse, c'est qu'il s'envole ainsi en compagnie de son apprenti et de son invitée, en direction d'un château. N'en jetez plus, la coupe est pleine : les autogires, ça ne court pas les rues, et où est-ce qu'on en voit un, déjà..? Ah oui, dans Cagliostro. Lupin ! Plus fort encore, au moment d'atterrir, l'animation, très réussie par ailleurs, rappelle une nouvelle fois le style Miyazaki/Kondô dans sa dynamique.

Bon allez, on va finir par y entrer dans ce château... Après une dernière énigme, une jolie participante est enlevée (Lupiiin !) par le "méchant", Descole, qui se trouve être masqué et costumé, avec une cape très classe. Comme Cagliostro ! Lupiiin ! Layton se précipite pour la libérer (Lupin !), et quelques minutes plus tard, après avoir démêlé les fils astucieux de l'intrigue, notre méchant s'intéresse finalement à l'invitée de Layton. En effet tenez-vous bien, son but caché était de ressusciter une ville endormie sous leurs pieds. Cagliostro voulait faire de même pour en récolter le trésor, Descole quant à lui cherche à leur voler le secret de l'immortalité. Il a déchiffré un vieil emblême (Lupin !) et compris qu'il devait associer son intelligence et la mémoire de la jeune fille (comme le mariage dans Lupin), afin de déclencher le processus de résurrection. Lupin Lupin Lupin Lupiiiiin ! (Lancer ici la musique jazz.)

Bon, il n'est pas question ici de sacrifice, mais la jeune fille se plie à la requête, entame une chanson pendant que le méchant masqué joue de l'orgue (j'ai l'impression d'avoir vu cet orgue dans Cagliostro mais je n'en mettrai pas ma main au feu). Et là, paf ! Raté, ça ne marche pas. Lupin, m'entends-tu ? S'ensuivent quelques scènes d'action d'un bel acabit, où l'on retrouve l'apprenti en train de courir sur les rouages d'un robot géant en s'inspirant visiblement de la légèreté de Lupin lui-même sur les toits du château de... Cagliostro. À ce stade du film, la coupe a débordé depuis vingt minutes, on patauge dans l'eau et on sourit bêtement en constatant que la formule marche bien sur ce film.

Alors bien sûr, Lupin, pardon Layton, finit par entamer un duel avec Descole au sommet du robot mécanique. Je précise "mécanique" parce que dans Cagliostro, il y avait un duel similaire au sommet de la tour du château, sur les rouages de l'horloge géante. Descole finit par chuter avant de voir son rêve se réaliser. Cagliostro, de son côté, s'était fait écraser dans une scène mémorable entre les deux aiguilles de l'horloge, là aussi quelques secondes avant l'apparition de la ville. Et dans les deux films, c'est pareil : la ville était engloutie au fond de l'eau (style genre on n'avait pas remarqué les ruines sous l'eau, hein ? On n'avait pas que ça à fiche, non plus ?), et dans les deux cas, il n'en ressort que des ruines délavées. Les rêves brisés du méchant qui de toute façon n'est pas là pour le voir, et la joie pour le héros d'avoir sauvé la demoiselle en détresse. Tiens, d'ailleurs Layton dit à un moment donné du film que c'est le rôle de tout gentleman que de sauver ladite demoiselle. C'est un peu ce que Lupin dit aussi dans Cagliostro, sans compter que son illustre grand-père se qualifiait déjà de gentleman.

Bon, je saute l'épilogue et j'en arrive directement au générique de fin, qui montre des plans séquence de tous les personnages du film et de ce qui leur arrive. Ca rappelle un peu Nausicaä, et surtout Totoro, bien que ça ne soit pas non plus particulièrement original. Mais bon, quand comme je l'ai dit on voit s'afficher le nom de Telecom dans les crédits juste en dessous, le doute n'est plus permis...

Et donc, à ce stade du film, je me suis dit que tous ceux qui avaient vu les deux films avaient dû se jeter sur leur clavier pour en faire un comparatif. Je n'ai rien trouvé de tel, juste une seule et unique référence à Cagliostro dans une courte critique de Layton.

Mes amis, je crois que la culture, c'est comme la confiture, plus le temps passe et moins il y en a.

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