Chapeau bas, Docteur Who

D'habitude, les double-épisodes de Doctor Who, ça me lourde un peu l'estomac, comme un sandwich grec avec trop de viande... C'est juste là pour étirer en longueur des scénarii sans grand intérêt avec plein de scènes d'action qu'il faut rentabiliser.

Hier, j'ai vu le meilleur épisode de la série. Sans contestation possible pour moi. Meilleur épisode parce qu'il ne souffre d'aucun temps mort ? Parce qu'il est d'une inventivité qui fait honneur à la marque de fabrique de la série ? Parce qu'il est à la fois drôle et émouvant, sans pour autant verser dans l'habituel chantage aux larmes ? Parce qu'il est appréciable de voir une histoire s'adresser autant à notre froid et calculateur cerveau qu'à nos tripes, nos peurs irraisonnées et nos ressentis les plus enracinés ? Parce que, selon cette expression que j'aime particulièrement, "le tout est encore meilleur que la somme de ses parties" ?

Silence in the library/Forest of the dead (saison 4, épisodes 8 et 9) n'est pas particulièrement bien noté sur GEOS, mais il a été plébiscité à pas mal d'autres endroits. Ce double-épisode est écrit par Steven Moffat, "LE" Steven Moffat pour qui j'avais déjà énormément d'admiration (auteur de la très belle mini-série "Jekyll", mais aussi, dans Doctor Who cette fois, d'épisodes aussi inventifs que "La petite fille de la cheminée" et "Blink"). "LE" Steven Moffat qui va reprendre les rênes de Doctor Who après le départ de son showrunner actuel, l'année prochaine. Ô joie.

Le pitch : le Docteur reçoit un message étrange d'une inconnue demandant sa présence et son aide. Il débarque ainsi au 51ème siècle en compagnie de Donna Noble, la nouvelle "compagne" (pas très sexy mais définitivement beaucoup plus drôle et attachante que Martha et même Rose), sur la plus grande bibliothèque de l'univers -- une planète entière contenant l'intégralité des publications existantes. Il y a un siècle, une catastrophe mystérieuse a instantanément tué les quatre mille rats de bibliothèque qui étaient présents sur place. La quarantaine levée, le propriétaire de la planète organise une expédition pour comprendre les raisons de ce drame. C'est la directrice de l'expédition qui fait appel au Docteur dans le même temps... Et elle, contrairement à lui, semble bien le connaître.

On retrouve ici des éléments de tous les précédents épisodes de Moffat : une enfant qui a des "visions" du docteur ("La cheminée"), une scène où le docteur apparaît (à la petite fille) via la télévision ("Blink"). Sans oublier les "méchants" ("Blink") et les disparus ("The Doctor Dances"), mais je ne peux pas m'étendre sur ces sujets...

Alors voilà, ça dure 1h30. Est-ce que c'est une bonne idée de scénario qui se retrouve étalée sur deux épisodes pour l'exploiter un peu mieux que Blink (qui aurait mérité dix bonnes minutes de développement supplémentaire) ? Non. SITL/FOTD, c'est une bonne idée à la minute. Et je dis ça sans plaisanter, ni sans exagérer. J'étais soufflé à chaque scène. Au bout d'un quart d'heure, on voit arriver une équipe de nouveaux personnages. "Ah, mais voilà la chair à canon de l'épisode !". Et oui, dans Doctor Who on a aussi nos Red Shirts... Et d'ailleurs ça n'y manque pas, ils y passent en grande partie. Sauf que même là, les morts sont originales, il y a une véritable émotion (les data ghosts, bon sang, quelle trouvaille phénoménale !), on s'attache aux personnages alors qu'ils n'ont que quelques lignes de dialogue (mention spéciale à "Other Dave" pour moi :mdr:), et ils ne meurent pas "bêtement". Pas de place pour le manichéisme non plus, chaque personnage étant plus finement étudié que d'habitude, même les moins intéressants a priori.

Le meilleur nouveau personnage est sans conteste l'archéologue, River Song (voir la photo à droite), qui se paie le luxe de changer du tout au tout le personnage du Docteur. Le premier épisode développe une mythologie mystérieuse et vraiment stimulante. Le second, lui, apporte les réponses à la majorité des questions qu'on se pose. Et uniquement à celles dont on veut vraiment les réponses -- parce que, comme dans les plus belles histoires, il y a des réponses qu'on préfère imaginer soi-même. En tout cas, une chose est sûre : en bon amateur éclairé, mélange de naïveté et d'une pointe de cynisme, j'ai souvent rêvé un "épisode idéal" de Doctor Who. Mais celui que j'ai vu hier était nettement meilleur. C'est vous dire...

Ah, et cette Donna... Elle est drôle ! Elle a une alchimie avec le Docteur ! Ne me la tuez pas, siouplé !

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Nouvelle saison a P^ques ici en Angleterre...Yay !  :cool:


Personne n'a vu les mini épisodes ?
Je les ai trouvé excellents.
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Offline Nao/Gilles

  • Admin
Tu as des sous titres anglais sous la main ?

Nan, juste les français.
Tu les veux quand même ?

Offline Nao/Gilles

  • Admin
Ouais ;-)
Merci !

Offline Nao/Gilles

  • Admin
Bill Bailey - Docteur Qui


Docteur Qui :mdr:
Joué façon Jacques Brel comme le dit le mec... Enfin façon Jazz, plutôt.
(L'acteur est bien connu en Angleterre, pour ceux qui ne l'ont jamais vu.)

Il sont fort sur Wikipedia FR !
A propos de la future compagne du Docteur, Jenna-Louise Colema n:
"Le 22 mars 2012 il a été officiellement annoncé par la BBC qu'elle jouerait le rôle de la nouvelle compagne du Docteur dans la serie Doctor Who."
« Last Edit à 12h51 »

Offline Nao/Gilles

  • Admin
En fait l'info devait sortir demain. Du coup tu m'as appris le truc alors que sur Wedge.org tout le monde attendait demain ;)
Une fuite des tabloïds en fait.