Dimanche dernier, 20h... L'heure du passé décomposé. Après des mois d'attente, je vais enfin assister au concert de The Musical Box, qui consiste en une copie parfaite, jusqu'au moindre détail, des spectacles de Genesis donnés après la sortie de l'album Selling England by the pound. Auréolés d'une critique élogieuse, les Québécois de TMB m'avaient déjà conquis avant l'heure. Il faut dire que j'avais pu visionner leur spectacle sur le web... Et que ça m'avait convaincu à investir 80 euros dans une place au premier rang.
En route donc dans ma Naomobile (alias le pot de yaourt) vers les lointains horizons des années 70... La soirée commençait déjà bien. Après quelques embouteillages énervants, je trouve immédiatement une place pour me garer à Madeleine, et j'arrive à l'Olympia quelques minutes avant le début de la première partie.
À peine installé sur mon siège, que je découvre le groupe italien The Watch, qui fait de la musique originale complètement inspirée du style Genesis de l'époque Peter Gabriel. Celle qui intéresse tous ceux présents dans la salle, donc... Le public est vite emballé, cette petite demi-heure nous a mis l'eau à la bouche. Seul bémol pour moi, j'étais installé juste derrière un caisson de basse, et le son était vraiment assourdissant. Mais j'étais à peine à deux mètres du chanteur ! Une claque...
Entracte. La classe, les carré or ont droit à une consommation light gratuite. Je fais donc la queue pour mon coca (bigre, ils sont nombreux finalement, les carré or), et me prépare psychologiquement pour la suite, tandis que dans la salle on entend en bruit de fond la première partie d'un Tubular Bells du meilleur goût... Me voici rentré... Le caisson de basse à disparu, les instruments sont maintenant placés au fond de la scène, mes oreilles en sortiront reconnaissantes. Et c'est parti pour deux heures de bonheur... Tout y était. Reproduction conforme des concerts français de Genesis, on a donc un Québécois, francophone donc, qui chante avec un parfait accent anglais, et fait ses narrations dans un français surréaliste, comme celui de Peter, le ponctuant parfois par des mots d'esprit en anglais... Copier-coller ? Non, respect absolu du génie de l'ange Gabriel. De quoi relancer le débat des tribute bands : reproduire en concert les spectacles les plus réussis du passé, c'est leur rendre hommage comme on rend hommage aux compositeurs classiques en reprenant fidèlement leurs opéras.
Deux heures de spectacle, donc. Silence total pour moi. Je connais ces musiques sur le bout des doigts, et ces derniers ne peuvent s'empêcher de suivre en rythme le long de mon corps. Je n'ai jamais été en transe aussi longtemps. Mais il faut garder tous ses sens éveillés, pour ne pas en rater une miette, parce qu'on le sait bien : ce genre de moment-là, on ne le vit pas tous les jours... Je crois que c'était un peu pareil pour tout le monde. Le public, jeunes comme seniors, était acquis d'avance à la cause de TMB, mais ces derniers ont tout fait pour qu'on ne sorte pas de là déçus. Et le grand jeu, ça vous marque. Genesis ? J'ai commencé par être totalement indifférent à leur musique... Mais après ça, comment ne pas leur garder une place spéciale au fond du coeur, et reconnaître enfin que leur succès à l'époque n'était pas volé ? Car au-delà de ces superbes musiques (TMB, Supper's Ready, Fifth of Firth, etc.), au-delà de l'interprétation démentielle des cinq membres du groupe (TMB ou Genesis, même combat : virtuoses ou rien !), le plus marquant c'est forcément l'âme qui ressort des spectacles, les diapos hypnotiques, les flammes de l'apocalypse, le ton monotone de la narration, la jubilation théâtrale de Peter Gabriel et ses costumes complètement barrés...
Je suis arrivé seul et je suis reparti seul, dans le froid de la nuit, mais la tête pleine de la chaleur partagée par ce groupe incroyable... Je ne sais pas qui de TMB ou de Genesis je dois le plus remercier, mais une chose est sûre, la musique en est sortie grandie, et j'ai eu moi aussi, l'espace de deux heures, ce dont mon jeune âge m'avait injustement privé : le summum du rock progressif des années 70 en concert. From Genesis to Revelation...
En route donc dans ma Naomobile (alias le pot de yaourt) vers les lointains horizons des années 70... La soirée commençait déjà bien. Après quelques embouteillages énervants, je trouve immédiatement une place pour me garer à Madeleine, et j'arrive à l'Olympia quelques minutes avant le début de la première partie.
À peine installé sur mon siège, que je découvre le groupe italien The Watch, qui fait de la musique originale complètement inspirée du style Genesis de l'époque Peter Gabriel. Celle qui intéresse tous ceux présents dans la salle, donc... Le public est vite emballé, cette petite demi-heure nous a mis l'eau à la bouche. Seul bémol pour moi, j'étais installé juste derrière un caisson de basse, et le son était vraiment assourdissant. Mais j'étais à peine à deux mètres du chanteur ! Une claque...
Entracte. La classe, les carré or ont droit à une consommation light gratuite. Je fais donc la queue pour mon coca (bigre, ils sont nombreux finalement, les carré or), et me prépare psychologiquement pour la suite, tandis que dans la salle on entend en bruit de fond la première partie d'un Tubular Bells du meilleur goût... Me voici rentré... Le caisson de basse à disparu, les instruments sont maintenant placés au fond de la scène, mes oreilles en sortiront reconnaissantes. Et c'est parti pour deux heures de bonheur... Tout y était. Reproduction conforme des concerts français de Genesis, on a donc un Québécois, francophone donc, qui chante avec un parfait accent anglais, et fait ses narrations dans un français surréaliste, comme celui de Peter, le ponctuant parfois par des mots d'esprit en anglais... Copier-coller ? Non, respect absolu du génie de l'ange Gabriel. De quoi relancer le débat des tribute bands : reproduire en concert les spectacles les plus réussis du passé, c'est leur rendre hommage comme on rend hommage aux compositeurs classiques en reprenant fidèlement leurs opéras.
Deux heures de spectacle, donc. Silence total pour moi. Je connais ces musiques sur le bout des doigts, et ces derniers ne peuvent s'empêcher de suivre en rythme le long de mon corps. Je n'ai jamais été en transe aussi longtemps. Mais il faut garder tous ses sens éveillés, pour ne pas en rater une miette, parce qu'on le sait bien : ce genre de moment-là, on ne le vit pas tous les jours... Je crois que c'était un peu pareil pour tout le monde. Le public, jeunes comme seniors, était acquis d'avance à la cause de TMB, mais ces derniers ont tout fait pour qu'on ne sorte pas de là déçus. Et le grand jeu, ça vous marque. Genesis ? J'ai commencé par être totalement indifférent à leur musique... Mais après ça, comment ne pas leur garder une place spéciale au fond du coeur, et reconnaître enfin que leur succès à l'époque n'était pas volé ? Car au-delà de ces superbes musiques (TMB, Supper's Ready, Fifth of Firth, etc.), au-delà de l'interprétation démentielle des cinq membres du groupe (TMB ou Genesis, même combat : virtuoses ou rien !), le plus marquant c'est forcément l'âme qui ressort des spectacles, les diapos hypnotiques, les flammes de l'apocalypse, le ton monotone de la narration, la jubilation théâtrale de Peter Gabriel et ses costumes complètement barrés...
Je suis arrivé seul et je suis reparti seul, dans le froid de la nuit, mais la tête pleine de la chaleur partagée par ce groupe incroyable... Je ne sais pas qui de TMB ou de Genesis je dois le plus remercier, mais une chose est sûre, la musique en est sortie grandie, et j'ai eu moi aussi, l'espace de deux heures, ce dont mon jeune âge m'avait injustement privé : le summum du rock progressif des années 70 en concert. From Genesis to Revelation...