Comme prévu, je suis allé hier soir avec Milady au concert que donnait Archive au Zénith de Paris. De son côté, Damien est allé avoir Kokia, que j'aime bien aussi. Oui mais voilà, n'ayant pas encore le don d'ubiquité, j'ai préféré choisir un artiste un tant soit peu prog, quand même. Oui oui, Archive EST progressif, le compositeur lui-même l'affirme.
Bon, c'est la première fois que je fais un compte-rendu de concert, et comme je l'ai presque vu avec des oeillères, vous ne m'en voudrez pas si je ne trouve pas les bons moments. J'y ai entendu près de deux heures de musique, une playlist d'environ 17 chansons (à une ou deux près, je n'ai pas noté précisément), et trois rappels, réalisés de façon un peu trop prévisibles : d'abord 3 chansons, puis 2, puis une dernière pour la route. Un mélange de chansons de tous leurs albums studio : Londinium (1996, pas de tube) qui est très trip-hop, Take my head (1999, tube "You make me feel") qui est plus pop-rock, You all look the same to me (2002, tube "Again") qui est un de mes préférés avec ses deux chansons de pur prog (17 et 19 minutes respectivement, si je me souviens bien !), Noise (2004, tube "Fuck you") qui a eu pas mal de succès en France, et Lights (2006, pas vraiment de tube), le dernier, que j'aime moins, à part l'exceptionnel morceau-titre qui dure 18 minutes et qui a été repris intégralement au début du concert.
Le cadre : une salle assez immense, à la louche 6000 personnes présentes (c'était plein, quoi), dont au moins un tiers dans la fosse centrale bondée, une sono mortelle (mes oreilles en ont pris pour le compte pour le reste de la soirée...), nous sommes arrivés avant le début du concert d'Archive mais après la première partie. Pendant facilement trois quarts-d'heure, la scène est restée désespérément dans le noir, pendant que des enregistrements d'Archive passaient en bruit de fond. Au moment où a commencé à passer le thème principal de Michel Vaillant (le film est très certainement à mourir de rire, mais c'est une BO exceptionnelle, mon album préféré d'Archive tout simplement), je me suis dit que ça voudrait certainement dire qu'ils ne joueraient pas en live cet album, trop instrumental. Je ne me suis pas trompé (enfin, je ne connais pas les playlists par coeur, ne me croyez pas sur parole), et ça a probablement joué sur mon impression finale. Toujours est-il qu'ils ont fini par arriver sur scène. Avec en vedette les compositeurs et âmes du groupe, Darius Keeler (le clavier un peu gras du bide et qui porte toujours une casquette) et Danny Griffiths. Tellement dans son trip, Keeler, qu'il finit par baiser son synthé par un ample va-et-vient au rythme binaire indécent qui a ponctué la plupart de ses interprétations.
On avait au total 6 musiciens sur scène, ainsi que jusqu'à un maximum de 3 chanteurs en même temps. Ca en fait du monde sur scène... Un peu plus et je me serais cru à un concert de Goran Bregovic. En dehors de la chanteuse (Maria Q) que j'ai trouvée un peu anecdotique, nous avions Dave Penney, petit gars bien rasé et bien habillé. Il était plutôt drôle à danser comme Elvis Presley, et à jouer de l'harmonica (mais en était-ce vraiment ?) sur Again. Le second, plus grunge et les cheveux hirsutes, est arrivé plus tard, c'est Pollard Berrier, celui qui a signé le même Lights dans le concert sauvage à la Foire du Trône présenté sur l'album. C'est sans doute celui qui a la voix la plus fougueuse et la plus engagée, en l'absence définitive du Craig Walker qui avait tenu le micro sur les deux précédents albums studio. Au final, personne ne s'est véritablement démarqué en dehors de Keeler et des deux chanteurs masculins, mais ça ne m'a pas vraiment dérangé puisque je les voyais à peine, placé à une cinquantaine de mètres, au fond de la salle, debout parmi tant d'autres. C'est le problème quand on arrive aussi tard pour le concert...
Ne tournons pas autour du pot, je voulais surtout dire à quel point la première demi-heure fut formidable, un véritable trip pour moi, qui sentais mon corps réagir en rythme à la moindre note familière des morceaux studio, et frémir de plaisir dès qu'elles s'éloignaient de leurs origines. Mais voilà, le temps passant, je me suis senti assailli par les problèmes : une Japonaise derrière moi qui passait son temps à me demander de rester immobile "sinon je ne peux pas voir le chanteur", la chaleur, la fumée de cigarette (sans compter le fumeur de joints juste devant moi), les guitaristes trop bruyantes par moments (jusqu'à cacher la voix des chanteurs), et quelque part, la trop grande tendance à coller à la note près aux albums. Alors, sur l'interview mentionnée ci-dessus, Keeler indique bien qu'il considère sa musique comme mathématique (justement !) et qu'elle ne souffre pas trop de la moindre déformation. Je suis d'accord. Mais pour entendre l'album, je peux mettre le CD à fond dans mon casque, chez moi. C'est pareil. Je viens en live pour avoir des variations, pas pour demander un autographe des musiciens à la sortie (ce que je n'ai jamais fait, d'ailleurs). De plus, les albums d'Archive sont tous assez conceptuels. Les trois premiers sont tous très différents l'un de l'autre. Il y a ensuite eu une période d'un an où trois albums au son similaire sont sortis quasiment en même temps (Noise, Michel Vaillant et Unplugged), et enfin le dernier album qui mélange un peu les genres mais m'a un peu déçu sur la longueur. Chacun de ces albums s'écoute plus ou moins en entier, en une session planante et unique. En concert, je n'avais pas réalisé que ce serait comme écouter un best-of d'Archive. On passe d'une chanson plutôt hard à une chanson soft de Londinium, pour revenir à une autre hard... Mon problème c'est que je n'aime pas toutes ces variations de style en deux heures de temps. J'ai besoin... d'une progression, si je puis dire.
Alors voilà, au bout d'une heure, j'ai commencé à réaliser que je fatiguais vraiment, et que je ne prenais plus vraiment autant mon pied qu'au début. Et c'est à ce moment-là qu'ils ont décidé d'entamer Again. De loin mon morceau préféré d'Archive, le plus beau mélodiquement, le plus prog, l'un des plus longs et inventifs... Dans une version quasiment calquée sur l'album. Déception. Au point que j'ai fini par filmer cette chanson avec mon appareil photo, pour la réécouter plus tard, quand je serai reposé, histoire de voir si c'est vraiment une question de fatigue ou pas. D'après Arion, qui était aussi sur place (mais nous ne nous sommes pas vus de la soirée, lui étant dans la fosse près du groupe), le concert était exceptionnel de bout en bout. Alors Ludo, je suis d'accord à 100% avec toi, les albums d'Archive, s'trodlaballe, mes chéris d'amour et tout, mais en concert, je trouve que ça ne tient pas la longueur.
Il n'en reste pas moins que je suis très heureux d'avoir pu voir en concert un de mes groupes "modernes" favoris, et savourer pleinement pendant une demi-heure une musique profondément sincère, malgré le côté froid qui peut ressortir de sa composition ultra-travaillée. Merci les gars ! Et merci aussi à Milady qui a supporté si longtemps la cacophonie d'un groupe qu'elle digère aussi mal que tous les trucs-machins prog bizarres que je lui fais subir à longueur de journée pour son plus grand malheur. C'est une sainte !
Le mois prochain, ce sera le tour d'Explosions in the sky, dans une petite salle cette fois ! Et peut-être pour le mois d'après, The Musical Box à l'Olympia (un groupe de reprises des premiers Genesis), si je trouve quelqu'un pour m'y accompagner...
Bon, c'est la première fois que je fais un compte-rendu de concert, et comme je l'ai presque vu avec des oeillères, vous ne m'en voudrez pas si je ne trouve pas les bons moments. J'y ai entendu près de deux heures de musique, une playlist d'environ 17 chansons (à une ou deux près, je n'ai pas noté précisément), et trois rappels, réalisés de façon un peu trop prévisibles : d'abord 3 chansons, puis 2, puis une dernière pour la route. Un mélange de chansons de tous leurs albums studio : Londinium (1996, pas de tube) qui est très trip-hop, Take my head (1999, tube "You make me feel") qui est plus pop-rock, You all look the same to me (2002, tube "Again") qui est un de mes préférés avec ses deux chansons de pur prog (17 et 19 minutes respectivement, si je me souviens bien !), Noise (2004, tube "Fuck you") qui a eu pas mal de succès en France, et Lights (2006, pas vraiment de tube), le dernier, que j'aime moins, à part l'exceptionnel morceau-titre qui dure 18 minutes et qui a été repris intégralement au début du concert.
Le cadre : une salle assez immense, à la louche 6000 personnes présentes (c'était plein, quoi), dont au moins un tiers dans la fosse centrale bondée, une sono mortelle (mes oreilles en ont pris pour le compte pour le reste de la soirée...), nous sommes arrivés avant le début du concert d'Archive mais après la première partie. Pendant facilement trois quarts-d'heure, la scène est restée désespérément dans le noir, pendant que des enregistrements d'Archive passaient en bruit de fond. Au moment où a commencé à passer le thème principal de Michel Vaillant (le film est très certainement à mourir de rire, mais c'est une BO exceptionnelle, mon album préféré d'Archive tout simplement), je me suis dit que ça voudrait certainement dire qu'ils ne joueraient pas en live cet album, trop instrumental. Je ne me suis pas trompé (enfin, je ne connais pas les playlists par coeur, ne me croyez pas sur parole), et ça a probablement joué sur mon impression finale. Toujours est-il qu'ils ont fini par arriver sur scène. Avec en vedette les compositeurs et âmes du groupe, Darius Keeler (le clavier un peu gras du bide et qui porte toujours une casquette) et Danny Griffiths. Tellement dans son trip, Keeler, qu'il finit par baiser son synthé par un ample va-et-vient au rythme binaire indécent qui a ponctué la plupart de ses interprétations.
On avait au total 6 musiciens sur scène, ainsi que jusqu'à un maximum de 3 chanteurs en même temps. Ca en fait du monde sur scène... Un peu plus et je me serais cru à un concert de Goran Bregovic. En dehors de la chanteuse (Maria Q) que j'ai trouvée un peu anecdotique, nous avions Dave Penney, petit gars bien rasé et bien habillé. Il était plutôt drôle à danser comme Elvis Presley, et à jouer de l'harmonica (mais en était-ce vraiment ?) sur Again. Le second, plus grunge et les cheveux hirsutes, est arrivé plus tard, c'est Pollard Berrier, celui qui a signé le même Lights dans le concert sauvage à la Foire du Trône présenté sur l'album. C'est sans doute celui qui a la voix la plus fougueuse et la plus engagée, en l'absence définitive du Craig Walker qui avait tenu le micro sur les deux précédents albums studio. Au final, personne ne s'est véritablement démarqué en dehors de Keeler et des deux chanteurs masculins, mais ça ne m'a pas vraiment dérangé puisque je les voyais à peine, placé à une cinquantaine de mètres, au fond de la salle, debout parmi tant d'autres. C'est le problème quand on arrive aussi tard pour le concert...
Ne tournons pas autour du pot, je voulais surtout dire à quel point la première demi-heure fut formidable, un véritable trip pour moi, qui sentais mon corps réagir en rythme à la moindre note familière des morceaux studio, et frémir de plaisir dès qu'elles s'éloignaient de leurs origines. Mais voilà, le temps passant, je me suis senti assailli par les problèmes : une Japonaise derrière moi qui passait son temps à me demander de rester immobile "sinon je ne peux pas voir le chanteur", la chaleur, la fumée de cigarette (sans compter le fumeur de joints juste devant moi), les guitaristes trop bruyantes par moments (jusqu'à cacher la voix des chanteurs), et quelque part, la trop grande tendance à coller à la note près aux albums. Alors, sur l'interview mentionnée ci-dessus, Keeler indique bien qu'il considère sa musique comme mathématique (justement !) et qu'elle ne souffre pas trop de la moindre déformation. Je suis d'accord. Mais pour entendre l'album, je peux mettre le CD à fond dans mon casque, chez moi. C'est pareil. Je viens en live pour avoir des variations, pas pour demander un autographe des musiciens à la sortie (ce que je n'ai jamais fait, d'ailleurs). De plus, les albums d'Archive sont tous assez conceptuels. Les trois premiers sont tous très différents l'un de l'autre. Il y a ensuite eu une période d'un an où trois albums au son similaire sont sortis quasiment en même temps (Noise, Michel Vaillant et Unplugged), et enfin le dernier album qui mélange un peu les genres mais m'a un peu déçu sur la longueur. Chacun de ces albums s'écoute plus ou moins en entier, en une session planante et unique. En concert, je n'avais pas réalisé que ce serait comme écouter un best-of d'Archive. On passe d'une chanson plutôt hard à une chanson soft de Londinium, pour revenir à une autre hard... Mon problème c'est que je n'aime pas toutes ces variations de style en deux heures de temps. J'ai besoin... d'une progression, si je puis dire.
Alors voilà, au bout d'une heure, j'ai commencé à réaliser que je fatiguais vraiment, et que je ne prenais plus vraiment autant mon pied qu'au début. Et c'est à ce moment-là qu'ils ont décidé d'entamer Again. De loin mon morceau préféré d'Archive, le plus beau mélodiquement, le plus prog, l'un des plus longs et inventifs... Dans une version quasiment calquée sur l'album. Déception. Au point que j'ai fini par filmer cette chanson avec mon appareil photo, pour la réécouter plus tard, quand je serai reposé, histoire de voir si c'est vraiment une question de fatigue ou pas. D'après Arion, qui était aussi sur place (mais nous ne nous sommes pas vus de la soirée, lui étant dans la fosse près du groupe), le concert était exceptionnel de bout en bout. Alors Ludo, je suis d'accord à 100% avec toi, les albums d'Archive, s'trodlaballe, mes chéris d'amour et tout, mais en concert, je trouve que ça ne tient pas la longueur.
Il n'en reste pas moins que je suis très heureux d'avoir pu voir en concert un de mes groupes "modernes" favoris, et savourer pleinement pendant une demi-heure une musique profondément sincère, malgré le côté froid qui peut ressortir de sa composition ultra-travaillée. Merci les gars ! Et merci aussi à Milady qui a supporté si longtemps la cacophonie d'un groupe qu'elle digère aussi mal que tous les trucs-machins prog bizarres que je lui fais subir à longueur de journée pour son plus grand malheur. C'est une sainte !
Le mois prochain, ce sera le tour d'Explosions in the sky, dans une petite salle cette fois ! Et peut-être pour le mois d'après, The Musical Box à l'Olympia (un groupe de reprises des premiers Genesis), si je trouve quelqu'un pour m'y accompagner...