Je ne suis pas analyste politique et je n'y comprends goutte la plupart du temps. Je vais peut-être dire des bêtises et je m'en excuse. Je ne sais même pas de quel bord politique je suis, je change un peu suivant les jours et les sujets. N'empêche. Les brevets logiciels sont passés. En silence.. Tellement en silence que même Linuxfr n'y a pas consacré de news.
Il y a quelques jours donc, le Conseil Européen a fini par adopter le projet de loi autorisant cette fameuse brevetabilité des logiciels. Quelle application concrète ? Oh, rien pour vous dans l'immédiat... Mais par contre, pour moi, développeur de jeux vidéo, je sais bien que les excès américains risquent de vite débarquer dans nos beaux pays... Je vais désormais risquer d'être assigné en justice pour avoir développé un jeu en 3D, ou pour avoir volé l'idée d'utiliser la souris dans le cadre d'un jeu vidéo, ou pour avoir fait des menus colorés, ou pour avoir eu l'outrecuidance de rajouter des fichiers d'aide à un logiciel... Quelle terrible violation d'une invention-assistée-par-ordinateur-et-dûment-brevetée ! Non ?
Alors oui évidemment, en présentant la preuve d'un "prior art" (logiciel sorti avant le dépot du brevet en question et utilisant les mêmes idées), on s'en tire sans trop de bobos. Mais ce n'est pas ma peau qui m'inquiète, à ce stade, c'est ma tranquillité pantouflarde de programmeur idéaliste qui aime bien rester dans son coin et ne pas voir des mégatrusts fourrer leur nez dans mes affaires. Je n'ai pas besoin de voler quoi que ce soit à qui que ce soit pour nourrir ma famille, merci messieurs.
Non, tout ça vous vous en fichez probablement... Mais par contre, là où ça devient beaucoup plus grave, c'est que ce fichu projet a essuyé maints refus de la part de divers gouvernements (Pologne, France, Pays-Bas...), qui se sont pourtant tous allongés le jour du dernier vote. Pourquoi, me demanderez-vous ? Me risquerai-je à une supposition ? L'affaire récente des Pays-Bas (Bill Gates a sous-entendu à leur Premier Ministre que si les brevets logiciels n'étaient pas entérinés sous peu, il délocaliserait un campus d'ingénieurs qu'il venait d'acquérir sur place) me laisse malheureusement à penser que les entreprises américaines ont usé de méthodes de persuasion inavouables aux médias.
Corruption ou pas, je n'en sais rien, je n'ai pas de preuves, mais une chose est sûre : quand le Conseil Européen se permet de braver l'opinion publique et les décisions originelles des pays membres, que peut-on attendre de lui pour tous les autres sujets de société à venir ? Dans ces conditions, comment peut-on décemment dire "oui" à une constitution nous proposant de donner les pleins pouvoirs à ce Conseil ?
PS : info lue sur standblog.org
Il y a quelques jours donc, le Conseil Européen a fini par adopter le projet de loi autorisant cette fameuse brevetabilité des logiciels. Quelle application concrète ? Oh, rien pour vous dans l'immédiat... Mais par contre, pour moi, développeur de jeux vidéo, je sais bien que les excès américains risquent de vite débarquer dans nos beaux pays... Je vais désormais risquer d'être assigné en justice pour avoir développé un jeu en 3D, ou pour avoir volé l'idée d'utiliser la souris dans le cadre d'un jeu vidéo, ou pour avoir fait des menus colorés, ou pour avoir eu l'outrecuidance de rajouter des fichiers d'aide à un logiciel... Quelle terrible violation d'une invention-assistée-par-ordinateur-et-dûment-brevetée ! Non ?
Alors oui évidemment, en présentant la preuve d'un "prior art" (logiciel sorti avant le dépot du brevet en question et utilisant les mêmes idées), on s'en tire sans trop de bobos. Mais ce n'est pas ma peau qui m'inquiète, à ce stade, c'est ma tranquillité pantouflarde de programmeur idéaliste qui aime bien rester dans son coin et ne pas voir des mégatrusts fourrer leur nez dans mes affaires. Je n'ai pas besoin de voler quoi que ce soit à qui que ce soit pour nourrir ma famille, merci messieurs.
Non, tout ça vous vous en fichez probablement... Mais par contre, là où ça devient beaucoup plus grave, c'est que ce fichu projet a essuyé maints refus de la part de divers gouvernements (Pologne, France, Pays-Bas...), qui se sont pourtant tous allongés le jour du dernier vote. Pourquoi, me demanderez-vous ? Me risquerai-je à une supposition ? L'affaire récente des Pays-Bas (Bill Gates a sous-entendu à leur Premier Ministre que si les brevets logiciels n'étaient pas entérinés sous peu, il délocaliserait un campus d'ingénieurs qu'il venait d'acquérir sur place) me laisse malheureusement à penser que les entreprises américaines ont usé de méthodes de persuasion inavouables aux médias.
Corruption ou pas, je n'en sais rien, je n'ai pas de preuves, mais une chose est sûre : quand le Conseil Européen se permet de braver l'opinion publique et les décisions originelles des pays membres, que peut-on attendre de lui pour tous les autres sujets de société à venir ? Dans ces conditions, comment peut-on décemment dire "oui" à une constitution nous proposant de donner les pleins pouvoirs à ce Conseil ?
PS : info lue sur standblog.org