Avant-hier j'ai eu le plaisir d'être invité au vernissage d'une exposition organisée par un de mes amis, au musée des automates de Neuilly-sur-Seine. Je lui ai promis de lui faire un petit papier mais j'ai été pris par le travail, mais comme c'était vraiment très bien et original, je vais prendre quelques minutes pour vous en parler.
L'exposition, intitulée "Jeux d'automates", se déroule à l'Hôtel Arturo Lopez, 12 rue du centre, 92200 Neuilly. C'est la quatrième à droite en passant sous le pont de Puteaux en direction du nord, pas bien compliqué. Le cadre est très joli, et je n'ai pas souvent l'occasion de faire des expositions, alors en plus un vernissage avec cocktail associé, je ne vais pas faire ma fine bouche Surtout que j'y retrouvais d'autres amis pour une bouffe après la sortie...
Bref, j'y suis allé l'esprit tranquille en compagnie de ma copine, et on a véritablement craqué sur certains automates exposés. L'exposition est plus ou moins séparée en deux parties. En entrant, sur la droite, une salle propose des automates très simplistes autour du thème du cirque, réalisés par le seul Français de l'expo. Une ambiance qui ravira les enfants, qui comme chacun sait s'excitent à la moindre bêtise, reste quand même à me convaincre de l'intérêt des réalisations. Figurines minuscules, pas très réalistes, aux mouvements limités, des scènes qui ne racontent pas grand-chose... J'ai bien fait de visiter cette salle en premier, il ne s'agit que d'une mise en bouche, qui plaira sans nul doute aux plus jeunes. Au fond de la salle, il y a une autre pièce avec des automates du même auteur, mais disposés en cercle autour d'une sorte de piste de cirque, c'est déjà plus intéressant, surtout qu'une musique d'ambiance appropriée est jouée ici. Au fond de la pièce, une oeuvre savoureuse découpée dans du matériau noir, réalisée pour la décoration par mon ami en question. Je crois qu'il était content que je lui dise que c'était le clou du spectacle de cette partie de l'exposition... ;-)
Bon, maintenant on passe à l'autre moitié, réalisée par des artistes anglais... Il reste trois salles à visiter : une grande avec de nombreux petits automates humoristiques, sarcastiques et parfois poétiques, une plus petite avec principalement des automates d'un artiste colombien installé en Angleterre, et une dernière, la plus petite, avec peut-être les créations les plus poétiques de l'exposition.
Passons rapidement sur la salle "colombienne" : les sculptures sont intéressantes, présentant des membres disproportionnés par rapport au visage, et une grande simplicité dans les scènes représentées (un mangeur de pastèques, etc). Au centre de la pièce, une sorte de camion sorti tout droit du Tiers-Monde, qui transporte une bande de paysans ronflant aux côtés de leur poulailler... Plutôt amusant.
Le gros de l'exposition est donc à mon avis dans les deux salles restantes. La plus petite renferme de petits bijoux. Deux marins dansant tels des idiots du village, dès qu'on actionne la manivelle c'est à mourir de rire. Un vieil homme qui tente de s'envoler avec un attirail digne de celui d'Icare : fascinant. Une autre version plus petite et plus fragile en est présentée, on ose à peine y toucher ! Deux anges aux yeux exorbités qui déjà sans bouger font beaucoup sourire, mais quand on trouve leurs manivelles, il y a un côté féérique qui se dégage de ces deux personnages en robe qui agitent leurs bras comme s'ils pouvaient s'envoler malgré l'absence d'ailes... Juste à côté, deux danseuses exotiques (dont une Mata Hari !) font rouler leur ventre au contact du visiteur. On ne pourra réprimer une pensée perverse à leur vision, bien que les articulations du ventre leur donnent l'impression d'avoir de sérieuses vergetures ;-) Enfin, une scène hilarante montrant un loup à table en compagnie d'un mouton... Le mouton se penche devant le loup pour manger sa salade et... Le loup se précipite pour avaler le mouton, qui s'éloigne de nouveau
Enfin, on passe à la grande salle des petits automates anglais... Mon ami semblait beaucoup apprécier cette représentation d'un Japonais plongeant ses baguettes dans son bol pour y attraper un morceau de fugu avant de l'avaler et de s'écrouler raide mort immédiatement. L'inscription en japonais signale qu'il faut consommer son fugu uniquement dans les restaurants habilités à le préparer dans de bonnes conditions. Merci du conseil ;-)
Un de mes amis a visiblement craqué sur un orgue miniature où s'ébatent deux chèvres qui jouent vraiment de l'instrument en question (on entend la petite musique qui en sort). Ma préférence va plutôt à cet "avare sur son lit de mort", dont le fossoyeur (?) se penche lentement pour ouvrir le coffre d'or, jusqu'à le refermer précipitamment quand l'avare se lève d'un bond. Ou encore cette intrigante machine "Sex Change 10 pence", semblable à un photomaton dont on ne voit que des chaussures d'homme dépasser... Jusqu'au moment fatidique
Un autre bon moment, celui de la "solitude de l'homme invisible". Une chaise, une table, une tasse de café sur la table... Une petite cuillère dedans... On actionne la manivelle, et la petite cuillère tourne toute seule dans la tasse. Il faut le voir pour bien comprendre... Un de mes automates préférés représente un couple se tenant les mains dans une baignoire. En activant la machine, la baignoire se coupe en deux et sépare progressivement les vieux amants, qui au bout d'un moment doivent lâcher prise et se tournent lentement vers le manipulateur, comme pour lui crier leur désespoir... Puis la machine les ramène progressivement l'un vers l'autre, et leurs mains se retrouvent à nouveau réunies. Ce que j'ai apprécié dans cet automate, c'est que son créateur n'a pas simplement cherché à mettre en place une bonne idée (des aimants dont les propriétés physiques créent une animation réaliste), mais a réussi à combiner à la fois cette bonne idée technique, et une création poétique qui n'aurait pas eu le même impact sans les aimants. Bravo.
Je m'arrête là pour les descriptifs, il vous restera encore un bon nombre d'automates à découvrir, mais ça vaut vraiment le coup d'oeil si vous appréciez ces marionnettes mobiles façon Syberia. Nostalgie, quand tu nous tiens ! Un coup de chapeau à notre chargé de mission préféré, qui doit être en train de passer ses soirées à réparer les automates cassés par les manipulations trop brusques des visiteurs insensibles. Courage, chevalier ! ;-)
C'est ouvert du 5 novembre au 5 décembre prochain, du mercredi au dimanche de 10h30 à 17h30, sauf le 11 novembre. Téléphone : 01 47 45 29 40
L'exposition, intitulée "Jeux d'automates", se déroule à l'Hôtel Arturo Lopez, 12 rue du centre, 92200 Neuilly. C'est la quatrième à droite en passant sous le pont de Puteaux en direction du nord, pas bien compliqué. Le cadre est très joli, et je n'ai pas souvent l'occasion de faire des expositions, alors en plus un vernissage avec cocktail associé, je ne vais pas faire ma fine bouche Surtout que j'y retrouvais d'autres amis pour une bouffe après la sortie...
Bref, j'y suis allé l'esprit tranquille en compagnie de ma copine, et on a véritablement craqué sur certains automates exposés. L'exposition est plus ou moins séparée en deux parties. En entrant, sur la droite, une salle propose des automates très simplistes autour du thème du cirque, réalisés par le seul Français de l'expo. Une ambiance qui ravira les enfants, qui comme chacun sait s'excitent à la moindre bêtise, reste quand même à me convaincre de l'intérêt des réalisations. Figurines minuscules, pas très réalistes, aux mouvements limités, des scènes qui ne racontent pas grand-chose... J'ai bien fait de visiter cette salle en premier, il ne s'agit que d'une mise en bouche, qui plaira sans nul doute aux plus jeunes. Au fond de la salle, il y a une autre pièce avec des automates du même auteur, mais disposés en cercle autour d'une sorte de piste de cirque, c'est déjà plus intéressant, surtout qu'une musique d'ambiance appropriée est jouée ici. Au fond de la pièce, une oeuvre savoureuse découpée dans du matériau noir, réalisée pour la décoration par mon ami en question. Je crois qu'il était content que je lui dise que c'était le clou du spectacle de cette partie de l'exposition... ;-)
Bon, maintenant on passe à l'autre moitié, réalisée par des artistes anglais... Il reste trois salles à visiter : une grande avec de nombreux petits automates humoristiques, sarcastiques et parfois poétiques, une plus petite avec principalement des automates d'un artiste colombien installé en Angleterre, et une dernière, la plus petite, avec peut-être les créations les plus poétiques de l'exposition.
Passons rapidement sur la salle "colombienne" : les sculptures sont intéressantes, présentant des membres disproportionnés par rapport au visage, et une grande simplicité dans les scènes représentées (un mangeur de pastèques, etc). Au centre de la pièce, une sorte de camion sorti tout droit du Tiers-Monde, qui transporte une bande de paysans ronflant aux côtés de leur poulailler... Plutôt amusant.
Le gros de l'exposition est donc à mon avis dans les deux salles restantes. La plus petite renferme de petits bijoux. Deux marins dansant tels des idiots du village, dès qu'on actionne la manivelle c'est à mourir de rire. Un vieil homme qui tente de s'envoler avec un attirail digne de celui d'Icare : fascinant. Une autre version plus petite et plus fragile en est présentée, on ose à peine y toucher ! Deux anges aux yeux exorbités qui déjà sans bouger font beaucoup sourire, mais quand on trouve leurs manivelles, il y a un côté féérique qui se dégage de ces deux personnages en robe qui agitent leurs bras comme s'ils pouvaient s'envoler malgré l'absence d'ailes... Juste à côté, deux danseuses exotiques (dont une Mata Hari !) font rouler leur ventre au contact du visiteur. On ne pourra réprimer une pensée perverse à leur vision, bien que les articulations du ventre leur donnent l'impression d'avoir de sérieuses vergetures ;-) Enfin, une scène hilarante montrant un loup à table en compagnie d'un mouton... Le mouton se penche devant le loup pour manger sa salade et... Le loup se précipite pour avaler le mouton, qui s'éloigne de nouveau
Enfin, on passe à la grande salle des petits automates anglais... Mon ami semblait beaucoup apprécier cette représentation d'un Japonais plongeant ses baguettes dans son bol pour y attraper un morceau de fugu avant de l'avaler et de s'écrouler raide mort immédiatement. L'inscription en japonais signale qu'il faut consommer son fugu uniquement dans les restaurants habilités à le préparer dans de bonnes conditions. Merci du conseil ;-)
Un de mes amis a visiblement craqué sur un orgue miniature où s'ébatent deux chèvres qui jouent vraiment de l'instrument en question (on entend la petite musique qui en sort). Ma préférence va plutôt à cet "avare sur son lit de mort", dont le fossoyeur (?) se penche lentement pour ouvrir le coffre d'or, jusqu'à le refermer précipitamment quand l'avare se lève d'un bond. Ou encore cette intrigante machine "Sex Change 10 pence", semblable à un photomaton dont on ne voit que des chaussures d'homme dépasser... Jusqu'au moment fatidique
Un autre bon moment, celui de la "solitude de l'homme invisible". Une chaise, une table, une tasse de café sur la table... Une petite cuillère dedans... On actionne la manivelle, et la petite cuillère tourne toute seule dans la tasse. Il faut le voir pour bien comprendre... Un de mes automates préférés représente un couple se tenant les mains dans une baignoire. En activant la machine, la baignoire se coupe en deux et sépare progressivement les vieux amants, qui au bout d'un moment doivent lâcher prise et se tournent lentement vers le manipulateur, comme pour lui crier leur désespoir... Puis la machine les ramène progressivement l'un vers l'autre, et leurs mains se retrouvent à nouveau réunies. Ce que j'ai apprécié dans cet automate, c'est que son créateur n'a pas simplement cherché à mettre en place une bonne idée (des aimants dont les propriétés physiques créent une animation réaliste), mais a réussi à combiner à la fois cette bonne idée technique, et une création poétique qui n'aurait pas eu le même impact sans les aimants. Bravo.
Je m'arrête là pour les descriptifs, il vous restera encore un bon nombre d'automates à découvrir, mais ça vaut vraiment le coup d'oeil si vous appréciez ces marionnettes mobiles façon Syberia. Nostalgie, quand tu nous tiens ! Un coup de chapeau à notre chargé de mission préféré, qui doit être en train de passer ses soirées à réparer les automates cassés par les manipulations trop brusques des visiteurs insensibles. Courage, chevalier ! ;-)
C'est ouvert du 5 novembre au 5 décembre prochain, du mercredi au dimanche de 10h30 à 17h30, sauf le 11 novembre. Téléphone : 01 47 45 29 40